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Êóðñîâàÿ: Íàïèñàíèå ïèñåì
Êóðñîâàÿ: Íàïèñàíèå ïèñåì
1. L’introduction.
Notre époque n'écrit plus ; l'homme moderne préfère
téléphoner. Cette double affirmation, souvent entendue, nous
paraît fort discutable. En réalité, l'homme de notre
siècle écrit presque autant de lettres que ses pères ;
seulement, il les fait plus courtes, plus précises et plus utiles.
La grande époque des bavardages épistolaires est révolue.
Le temps n 'est plus des Sévigné et des Voiture. La lettre
moderne a cessé d'être un « genre » littéraire un aimable
passe-temps. Elle est devenue le meilleur et le plus sûr moyen de
régler courtoisement, de façon précise et tangible, tous
les rapports sociaux, qu'il s'agisse de nos obligations amicales, de nos
relations d'affaires ou de notre correspondance officielle.
Pour ceux que nous aimons, le téléphone ne remplacera jamais les
lignes qu 'a tracées une main chère ; jamais, non plus, les
hommes d'affaires ne se contenteront d'une conversation commerciale qui ne
serait pas suivie d'une confirmation écrite ; jamais, enfin, on ne
pourra présenter une requête importante à quelque haute
personnalité autrement que par lettre.
Lettres d'amour, de convenance ou d'amitié, lettres de recommandation, de
courtoisie ou d'affaires, lettres de réclamation ou lettres de
crédit — dans tous les domaines, quoi qu 'on fasse, la lettre est
reine, la lettre demeure.
Beaucoup de personnes, même parmi celles qui ont reçu de
l'instruction, se trouvent par-fois fort embarrassées pour écrire
certaines lettres.
Telle, qui n'a à rédiger ordinairement que des lettres
commerciales, ne sait en quels termes formuler, par écrit, une
déclaration de sentiments, une lettre de condoléances, une
demande de protection.
Telle autre, n'ayant jamais eu à correspondre qu'avec ses parents ou des
amis, s'émeut à l'idée d'écrire une lettre
d'affaires.
Enfin, quelle que soit la classe sociale à laquelle on appartient, on
doit, en écrivant à des personnages, à des
supérieurs, se conformer à des règles imposées par
l'usage autant que par la bienséance, et que tout le monde ne
connaît pas.
Il est cependant très important, quel que soit l'objet d'une lettre, de
l'écrire de manière qu'elle donne à celui qui la lira une
opinion satisfaisante de celui qui va écrite. Mal tournée ou
confuse, trop courte ou trop longue, trop familière ou trop solennelle,
elle ira le plus souvent à l'encontre de son but : elle pourra
indisposer le destinataire et faire supposer chez son auteur des mobiles, des
sentiments fâcheux, une mauvaise éducation, etc...
C'est que, pour écrire correctement et de manière à tenir
toujours son style au diapason du sujet que l'on traite, il faut un « tour de
main », une facilité de conception qui ne s'acquièrent que par
la pratique. D'ailleurs des occupations trop absorbantes, le manque
d'entraînement intellectuel, une grande timidité, font souvent
que même l'on n'écrit pas une lettre nécessaire, faute de
résolution pour « s'y mettre » et faute de savoir comment la tourner.
2. L’exposition :
1.Style Epistolaire.
On peut définir le style « la manière dont chacun s'exprime en
écrivant » : et, de même que l'on peut préjuger du
caractère d'une personne par sa manière de parler au cours d'une
conversation, de même on peut s'en faire une idée assez juste par
son style : « Le style, c'est l'homme », a dit Buffon.
Une lettre n'est autre chose qu'une conversation par écrit, mais une
conversation dont la durée est limitée, et dans laquelle on n'a
pas le loisir de s'écarter de ce qui est son principal objet.
Si l'on se figure .que l'on cause réellement avec la personne à
laquelle on écrit, on doit s'attacher à être dans sa lettre
aussi simple, aussi naturel qu'on le serait dans une conversation
réelle. On doit surtout y garder une politesse scrupuleuse, quel que
soit le motif de la correspondance. La pensée parlée et la
pensée écrite sont loin de produire toujours la même
impression; un mot leste, une familiarité qui passeraient
inaperçus dans la conversation, ou feraient tout au plus sourire votre
interlocuteur, pourraient, dans une lettre, le blesser gravement. Soyez donc
toujours circonspect en écrivant, et surtout en écrivant des
lettres d'affaires, ou à des personnes qui vous sont supérieures
par le rang, par la fortune.
Le proverbe dit qu'i! faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de
parler, et Boileau nous apprend que « ce que l'on conçoit bien
s'énonce clairement ». On ne commencera donc aucune lettre sans
réflexion. Il est indispensable, tout d'abord, de définir
nettement dans sa pensée le but de celle qu'on va écrire ; on
doit ensuite choisir les arguments dont on va se servir, peser les raisons que
l'on y donnera. Enfin, il est prudent de faire mentalement une sorte de
brouillon, afin d'éviter les incorrections et les négligences
auxquelles de mauvaises habitudes de langage pourraient vous exposer.
Il est évident que la lettre ne prête pas aux digressions, aux
développements auxquels peut donner lieu une conversation. La
précision est la qualité que vous devez principalement
rechercher. Sachez exactement ce que vous voulez dire, et dites-le en aussi
peu de mots que possible. Evitez pourtant d'être trop concis, afin de ne
pas rendre obscure l'expression de votre pensée. Ne perdez pas de vue
que, si vous savez ce que vous voulez dire. votre correspondant ne l'apprendra
que par la lecture de votre lettre, et que si vous vous êtes mal ou
insuffisamment expliqué, il vous comprendra mal ou insuffisamment.
Evitez d'abuser de termes de votre métier. Ne faites pas usage de mots
d'argot, ni de mots à double sens, ni, bien entendu, de locutions
malhonnêtes ou indécentes. Ne cherchez pas à
éblouir votre correspondant par l'emploi d'expressions
recherchées. maniérées, hors de rapport avec l'objet de
votre lettre, l'éducation que vous avez reçue, le milieu auquel
vous appartenez.
Dans les lettres d'affaires, dans celles qui se rapportent à des choses
délicates, ne mettez absolument que le strict nécessaire :
relisez-les et, au besoin, refaites-les si vous vous êtes trop
développé ou si vous n'avez pas été suffisamment
clair. Les paroles s'envolent, les écrits restent; ne l'oubliez pas.
Dans les lettres de sentiment, n'exprimez ce que vous ressentez que dans les
termes les plus respectueux. Evitez les grandes phrases, les comparaisons
trop flatteuses, les termes pompeux. Plus que toute autre, une lettre de ce
genre doit toucher. émouvoir celle ou celui qui la lira; une lettre
sincère, dictée par le cœur, est toujours éloquente,
alors même qu'elle contient des imperfections.
En écrivant à quelqu'un qui vous est supérieur par la
position sociale, par la fortune, par le talent, sachez rester digne, tout en
témoignant à chacun le respect, la déférence ou
l'admiration auxquels il a droit : le ton général de votre
lettre, d'ailleurs. dépend de son but. Vous pouvez vous montrer d'autant
plus déférent et respectueux, que vous ne demandez rien. Si vous
demandez un service à quelqu'un qui a été en d'autres
circonstances votre obligé ou celui de votre famille, ne le lui
rappelez que très discrètement, et de manière à ne
pas lui laisser croire que vous vous êtes cru en droit de réclamer
le paiement d'une dette.
2. Les recommandations générales.
Les recommandations commencent par le choix du papier.
a). Le papier à lettres.
Dans la correspondance d`affaires il faut utiliser des feuilles du papier blanc
(non réglés), dont le format est de 21x29,7 cm.
b). Disposition matérielle de la lettre.
Il y a une recommandation de la disposition des composantes d’une lettre sur
la feuille. Pour des lettres d’affaires il y a un exemple suivant :
(1) Lieu, date (2) Nom ou qualité et adresse du signataire (3) Qualité et adresse du destinataire (4)Référence (5)Objet (6) Formule d`appellation (7) Formule d`attaque | (8) Formule de politesse | (9) Signature |
(2) – Ôàìèëèÿ, òèòóë, ïðîôåññèÿ, çàíèìàåìàÿ äîëæíîñòü è ò. ï., è àäðåñ
àâòîðà ïèñüìà.
(3) – Äîëæíîñòü (òèòóë), àäðåñ àäðåñàòà.
(4) – Ññûëî÷íûå ýëåìåíòû ïèñüìà. Íàïðèìåð: «Â îòâåò íà âàøå îáúÿñíåíèå» è ò. ä.
(5) – Òåìà ïèñüìà: ïîâîä, ïî êîòîðîìó îíî íàïèñàíî.
(6) – Îáðàùåíèå.
(7) – Ïåðâàÿ ôðàçà ïèñüìà ïîñëå îáðàùåíèÿ â îôèöèàëüíûõ ïèñüìàõ.
(8) – Ïðèâåòñòâèå (çàêëþ÷èòåëüíîå).
Voilà le modèle d’une lettre d’affaires (Demande de l’emploi) :
Trefard, le 28 octobre 1986
Jacques Sablier
1, rue du Pre-aux-Chevauxe
22904 Trefard
Monsieur le Directeur
De la S. A. E. M. du Mont Joly
38299 Champblanc
Ref. Annonce nº 017520
parue dans le Bulletin d’information de la region
Rhone-Alpes
Objet : Demande d’emploi
Monsieur le Directeur,
En reponse a l’annonce que j’ai lue dans
le Bulletin d’information Rhone-Alpes, je voudrais
solliciter un emploi d’instituteur dans l’ecole que
vous dirigez.
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint
un curriculum-vitae. Je me mets, naturellement,
a votre disposition pour vous communiquer les
renseignements complementaires dont vous
avez besoin.
Esperant une reponse favorable, je vous prie
de croire, Monsieur le Directeur, a l’expression
de mes sentiments respectueux.
J. Sablier
On laisse a gauche 80 mm de marges. Apres la formule d’appellation il faut
mettre une virgule puis un intervalle d’une ou deux lignes. Ensuite c’est le
corps de la lettre meme (les marges de 30-40 mm). Chaque ligne doit etre
ecrite tres droit avec des intervalles egaux entre les lignes. Entre les
alines d’une lettre il faut faire un intervalle double. L’ecriture doit etre
lisible, il est defendu de rayer et de corriger.
Il faut noter que l’exterieur d’une lettre joue un role tres important et
parfois decisif.Certaines lettres d’affaires(par.ex. demande de l’emploi)
doivent etre ecrites a la main.Les derniers temps on n’examine meme pas des
lettres mal ecrites. Voila pourquoi il faut bien savoir les regles suivantes
:
1). Il ne faut pas commencer une lettre par le mot « Je ». Sauf une « J’ai
l’honneur de vous informer. »
2). Le premier alinea doit etre bref. Il doit contenir l’information qui
explique la raison de cette lettre. Il ne doit depasser de 5 lignes.
3). Le deuxieme alinea contient l’information essentielle.
4). Il est mieux de placer une lettre d’affaires sur 1 feuille.
5). En tous cas la marge a gauche doit etre droit et la marge a droite du
texte-au moins 20 mm.
6). Dans la formule d’appellation il faut ecrire Monsieur et Madame.
7). Devant la formule de politesse il faut faire l’intervalle de 2 lignes.
8). La signature suit la formule de politesse. Si elle n’est pass lisible il
faut ecrire le nom de l’auteur d’une lettre.
3. Les recettes de base. Voici des conseils qui valent pour toute votre
correspondance.
a). LES TROIS PARTIES DE LA LETTRE.
Quel que soit le genre de la lettre à écrire, le petit travail de
réflexion qu'elle nous impose est à peu près toujours le
même. Qu'avons-nous exactement à dire ? Sur quels points
devons-nous insister particulièrement ? Quels arguments tenons-nous
à présenter et à faire valoir ?
S'il s'agit d'une lettre un peu délicate, importante ou complexe,
n'hésitez pas à faire un plan : c'est encore la meilleure
façon d'y voir clair et de ne rien omettre. Une lettre bien faite, tout
comme les dissertations ou les rédactions que nous faisions en classe,
comporte logiquement trois parties : l'exposition, le développement, la
conclusion.
Dans la première partie, après l'appel (Monsieur, Cher Ami,
Chère Madame, Mon cher confrère, etc.), vous exposez ce qui fait
l'objet de votre lettre. Au cours de la deuxième partie, vous le
développez avec tous les détails et précisions
nécessaires. La troisième partie sera la conclusion et se
terminera par la salutation finale, encore appelée formule de politesse.
Il est évident que ces parties seront de taille inégale. A la
deuxième, vous ne craindrez pas de donner toute la longueur
nécessaire, tous les développements que vous jugerez utiles. Les
première et troisième parties peuvent être tenues pour
accessoires, puisqu'elles ne traitent pas du sujet principal. Souvenez-vous
pourtant qu'elles ont, en fait, une importance considérable ; en effet,
bien rédigées elles soulignent votre sens de l'ordre, votre
logique, votre clarté de pensée et, servant de cadre au
développement, en facilitent grandement la compréhension.
Pour écrire une lettre sans fautes ni reproches... Une lettre n'est pas
de la littérature. On vous pardonnera de n'avoir pas de style personnel
si vous écrivez correctement et clairement. Fuyez l'emphase, la
boursouflure, les formules prétentieuses. Quand vous écrivez,
soyez naturel. Restez vous-même.
La langue française, longtemps langue diplomatique, est la plus claire
qui soit. N'abîmez donc pas ce merveilleux instrument qui vous a
été donné pour exprimer parfaitement votre pensée.
Souvenez-vous aussi que vos correspondants ne sont pas tous des rentiers.
N'envoyez donc pas d'interminables épîtres. Même à
vos amis, n'imposez pas la lecture de « lettres-fleuves », mais ne leur
écrivez pas non plus, par un scrupule inverse, de lettres
rédigées en style télégraphique. Dans la
correspondance comme en toutes choses, il faut un juste milieu. Affectez une
précision sans sécheresse, soyez simple sans vulgarité,
concis sans laconisme, élégant sans affectation, correct sans
froideur.
Pas de fautes d'orthographe !
Dans le passé, on prenait beaucoup de libertés avec l'orthographe
car elle ne répondait pas à des règles strictes. Les
grands seigneurs d'autrefois ne rougissaient pas d'émailler leurs
épîtres d'innombrables fautes et Napoléon lui-même
est détenteur en la matière d'une espèce de record
posthume.
Que ces exemples ne vous .servent pas d'excuse : les fautes d'orthographe ne
sont plus permises. Recourez sans hésiter au dictionnaire chaque fois
que vous êtes dans l'incertitude. Les pages qui suivent vous
présentent quelques-unes des nombreuses difficultés de notre
langue, et un moyen amusant d'en vaincre beaucoup, grâce au Jeu des cent
erreurs.
Voici d'abord des mots qui, si l'on en juge par la lecture des journaux, des
lettres ou des manuscrits, semblent poser des problèmes à
beaucoup de monde...
absorption | ceux-là lui sont dus | dilemme | accoler | de plain-pied | enivrer | annihiler | des ayants droit | en tout cas | appétit | des chefs-d'œuvre | il résout | ayez (jamais ayiez) | des nouveau-nés | ils se sont succédé | cela lui est dû | de tout temps | soyez (jamais soyiez) |
Vérifiez les accents
On a trop souvent tendance à les oublier lorsqu'on écrit à
la main. Ne soyez ni négligent ni ignorant. Dans le doute, consultez
votre dictionnaire. Il y a des cas où il est permis d'hésiter. En
voici quelques-uns :
aiguë (aigue selon l'Académie), assener, bâiller,
bâillement la bailler belle et bayer aux corneilles, çà et
là, diesel, événement (l'Académie admet aujourd'hui
événement, conforme à la prononciation),
férié (jour ordinaire) et féerie, féerique,
genevois, grâce et gracieux, rébellion et se rebeller receler,
refréner ou réfréner, règle, règlement et
réglementer, repartie (réplique) revolver, roder, rôdeur et
roder (un moteur), select, téter et têtard
N'abrégez pas trop !
Toujours déplaisantes pour nos correspondants, voire irritantes ou
grossières, les abréviations, en principe, doivent être
formellement bannies de nos lettres et cartes. La même remarque
s'applique aux enveloppes. N'écrivons pas « Chère Mlle » mais
Chère Mademoiselle ; n'adressons pas notre lettre à « M. Durand »
ou à « Mme Dupont » mais à Monsieur Durand, Madame Dupont.
Il ne faut pas envoyer à un correspondant des rébus du genre de
celui-ci : Cf. vers. C/C. S. P., mais écrire en toutes lettres :
reportez-vous au versement qui a été effectué au compte
courant de la Société parisienne. Les abréviations n'ont
d'autre excuse que de faire gagner du temps ; faut-il que notre correspondant,
la sueur au front, perde le sien à les déchiffrer ?
Dans la correspondance commerciale, certaines abréviations sont
tolérées, que l'on trouvera à leur place ; en
correspondance courante, l'abréviation n'est admise que pour certaines
charges et certains titres nobiliaires, dont on trouvera la liste dans tous les
dictionnaires, et aussi pour désigner certains mots conventionnels
d'utilisation fréquente : T.S.V.P. (prière de tourner la page),
P.-S. (post-scriptum), N.B. (nota bene), R.S.V.P. (prière de
répondre), etc.
De même, on pourra écrire Au. pour avenue, Bd (ou Bld) pour
boulevard, Cdt pour Commandant, St-Antoine pour Saint-Antoine, mais il sera
toujours préférable d'écrire le mot en entier.
L'alinéa
II se trouve marqué toutes les fois que l'on va à la ligne. Il est
indispensable de commencer un nouvel alinéa chaque fois que l'on change
de sujet. Mais ne craignez pas de le faire aussi souvent qu'il le faut : votre
lettre y gagnera en clarté et sera d'une lecture plus agréable.
Je me souviens avoir lu un traité assez rébarbatif avec le plus
grand plaisir parce que l'auteur avait pris la précaution d'aller
fréquemment à la ligne. Une typographie ainsi aérée
incitait à la lecture alors qu'en « pavé », elle aurait vite
découragé les meilleures volontés !
b). LA PONCTUATION. On ne saurait trop insister sur l'importance de la
ponctuation, car non seulement elle facilite la lecture de nos lettres, mais
c'est elle, la plupart du temps, qui donne aux lignes que nous traçons
leur sens véritable. Jamais gratuite, la ponctuation est la logique
même.
Trois aspects d'une même phrase vous en convaincront :
Pierre dit Paul est un menteur. Pierre, dit Paul, est un menteur. Pierre dit
: Paul est un menteur.
La première phrase, totalement privée de ponctuation, est
inintelligible ; dans ! la deuxième, deux virgules suffisent à
nous faire comprendre que Pierre, selon Paul, est un menteur ; dans la
troisième, enfin, deux points suffisent à renverser la question,
et c'est Paul, de l'avis de Pierre, qui devient un menteur.
On pourrait multiplier les exemples de ce genre et montrer même que
certains textes, peu ou mal ponctués, ont eu pour effet d'engendrer de
graves complications historiques. Dans la pratique, il suffit de se souvenir
que des virgules ou des points mal placés (ou absents) peuvent
dénaturer complètement le sens d'une phrase et causer ainsi un
très grave préjudice. Du reste, la simple politesse nous impose
de ponctuer notre correspondance comme il convient.
A l'heure actuelle, la plus grande fantaisie règne dans ce domaine.
Pourtant, des règles bien précises gouvernent la ponctuation. Si
tel ou tel écrivain a trouvé bon de s'en donner de nouvelles, il
est hors de question de les oublier quand on écrit une lettre, quel
qu'en soit le destinataire.
La virgule
Elle sépare les parties semblables d'une même phrase, ou les
différents termes d'une énumération ; on l'emploie aussi
avant et après tout groupe de mots qu'il est possible de supprimer sans
que la phrase cesse d'être compréhensible.
Le point-virgule
II sépare des parties importantes d'une phrase, sans pour cela marquer
une coupure aussi nette que le point.
Le deux-points
II s'emploie devant une citation, une explication, une
énumération, ou encore devant une phrase qui développe une
idée contenue dans la précédente.
Le point
II sert à marquer la fin de chaque phrase.
Les points de suspension
Placés à la fin d'une phrase, ils indiquent un sous-entendu qu'il
appartient au lecteur de commenter lui-même. Ils donnent souvent aussi un
ton ironique à la phrase ainsi inachevée et tiennent alors lieu
de ce fameux point d'ironie dont on parle toujours sans l'inventer jamais...
Notons enfin que le nombre de points de suspension n'est pas indifférent
: la règle veut que l'on en mette trois, ni plus, ni moins. Il ne faut
jamais faire suivre l'indication abréviative « etc. » par des points de
suspension : ce serait un pléonasme !
Les points d'exclamation et d'interrogation
Ils marquent respectivement la fin des phrases exclamatives et interrogatives.
Dans chacun de ces deux cas, un seul point suffit ; les !!!! ou ???? sont
seulement des marques de mauvais goût, et le système hybride
!!??!! ou ?!?! une discutable fantaisie.
La parenthèse
On enferme entre ses deux éléments toute phrase ayant un sens
à part, au milieu d'une autre.
Les guillemets
Ils se placent au commencement et à la fin des citations ou des paroles
que 'on rapporte textuellement. On ouvre les guillemets («) au début de
la citation et on les ferme (») après la dernière marque de
ponctuation de cette citation. On entoure de guillemets un mot étranger
lorsqu'il n'est pas employé couramment en français.
Le tiret
II est surtout utilisé pour séparer les paroles de deux
interlocuteurs ; dans tous les autres cas, et notamment lorsqu'il s'agit
d'exprimer une idée subsidiaire, il est préférable de
recourir à la parenthèse qui ne risque pas, elle, d'être
prise pour un trait d'union (plus court que le tiret).
c). LES PARTICIPES PASSÉS. II n'est pas question de
s'étendre sur les règles des participes passés, il y a des
grammaires pour cela. Vous n'avez sûrement pas oublié qu'avec
l'auxiliaire être, le participe passé s'accorde avec le sujet et
qu'avec avoir, il s'accorde avec le complément d'objet direct (c.o.d.)
du verbe, quand celui-ci le précède : j'ai chanté une
chanson ; la chanson que j'ai chantée.
Vous trouverez donc ici les principaux cas où il est permis de se poser
la question : y a-t-il accord ? Les dictionnaires ne sont pas toujours
explicites sur ce point et il est bien peu satisfaisant d'accorder un participe
passé au petit bonheur ou d'avoir à recommencer une lettre parce
qu'on a préféré tourner la phrase autrement.
Relisez de temps en temps ces cas particuliers. Comme ils s'appuient sur la
logique, vous verrez que, très vite, vous ne considérerez plus
ces diables d'accords comme des épouvantails !
Les participes passés sans auxiliaire
Ce sont ceux que l'on rencontre surtout dans les lettres commerciales.
Placés avant un nom (ou substantif), ils sont invariables.
accepté | ci-annonce | étant entendu | non compris | admis | ci-épinglé | entendu | non compté | approuvé | ci-inclus | étant donné (1) | passé | attendu | ci-joint | eu égard à | reçu | autorisé | communiqué | excepté | signé | certifié | compris | expédié | vu | ci-annexé | considéré | lu | y compris, etc. |
On peut aussi écrire : étant données les circonstances.
Mais on écrira : les feuilles ci-jointcs, les pièces ci-incluses.
Les participes passés avec l'auxiliaire avoir
Méfiez-vous de certains verbes qui peuvent être, selon le sens de
la phrase, transitifs (avec c.o.d.) ou intransitifs (sans c.o.d.).
boire courir coûter | faire manquer mesurer | régner rentrer sauter | sortir téléphoner valoir | descendre | monter | servir | vivre | dire | peser | sonner | voler |
Par exemple :
Les caisses (c.o.d.) qu'il a pesées.
Les 10 kilos (c. circonstanciel de poids) que ces caisses ont pesé.
Les fautes (c.o.d.) qu'elle a faites.
Durant les vingt minutes (c. circonstanciel de temps) que j'ai couru.
Les risques (c.o.d.) que j'ai courus.
Suivis de l'infinitif
II y a accord si le sens est actif :
Les soldats que j'ai vus partir (j'ai vu les soldats qui partaient, qui
étaient en train de partir).
Il n'y a pas accord si le sens est passif :
Les soldats que j'ai vu décorer (j'ai vu les soldats être décorés).
Ces lettres que l'on m'a dit être de vous.
Je les ai fait chercher (le participe passé/ait est toujours invariable
lorsqu'il est suivi d'un infinitif).
Précédés du pronom le
Quand le est neutre, il n'y a pas accord :
Jeanne était moins heureuse qu'elle ne l'avait imaginé. Quand le
représente un nom bien défini, il y a accord :
Cette maison, je l'avais imaginée plus accueillante.
Précédés du pronom en
Comme les meilleurs auteurs font ou ne font pas l'accord, la règle la
plus simple sera de laisser le participe invariable :
Voyez ces plats, en avez-vous goûté ? Des cerises, combien en avez-vous pris ?
Avec un mot collectif ou partiel
L'accord est commandé par ce qui domine dans la phrase : le sujet ou la quantité.
La moitié du travail qu 'il a terminé(e).
La partie du mobilier que vous avez réparé(e).
Le peu de confiance que vous m'avez lémoigné(e).
C'est donc à vous de choisir ce que vous désirez faire ressortir.
Les participes passés des verbes pronominaux
• II y a accord avec l'objet direct s'il est placé avant :
Jean et Jacques se sont battus (ils ont battu se, c'est-à-dire
eux-mêmes). Les efforts qu'il s'est imposés (il a imposé
à lui que, c'est-à-dire les efforts). Elle s'est coupée,
elle s'est sentie mal. Ils se sont imaginés libres.
• II n'y a pas accord si l'objet direct est placé après :
Elle s'est coupé les ongles.
Ils se sont imaginé qu 'on leur en voulait.
Elle s'est senti attraper par le bras.
• Avec l'infinitif, les deux formes sont bonnes :
Elle s'est laissé(e) mourir.
• Sans c.o.d., pas d'accord :
Nous nous sommes écrit, parlé (à qui ? à nous : c.o. indirect). Mais on écrira :
Nous nous sommes vus (qui ? nous : c.o.d.).
• Avec des verbes pronominaux à sens non réciproque, il y toujours
accord avec le sujet :
s'apercevoir de | se douter de | se porter vers | s'attaquer à | s'échapper de | s'en prendre à | s'attendre à | s'ennuyer de | se prévaloir de | s'aviser de | s'imaginer | se refuser à | se battre comme, en | se jouer de | se résoudre à | se connaître à, en | se moquer de | se saisir de | se défier de | se plaindre de | se servir de | | | se taire |
Elles se sont défiées de lui. Ils se sont prévalus de leur grade.
* Avec des verbes pronominaux de sens passif, il y a toujours accord avec le
sujet :
Ces toiles se sont bien vendues.
Les participes passés des verbes impersonnels
Le participe passé de ces verbes est toujours invariable :
Quelle témérité il lui a fallu ! Les tempêtes qu'il y
a eu. Les chaleurs qu 'il a fait.
d). LA CONCORDANCE DES TEMPS. Dans beaucoup de cas, elle n'est plus
aujourd'hui respectée car l'imparfait du subjonctif, avec ses
terminaisons en asse et assiez, isse et issiez, est tombé dans un juste
oubli. En revanche, la 3e personne du singulier est encore en usage,
surtout si l'on s'adresse à des puristes :
Je souhaite qu'il vienne. Je souhaitais (ou souhaiterais) qu 'il vînt.
Mais on ne vous tiendra pas rigueur d'écrire qu'il vienne dans les deux cas.
Inversement, il peut arriver que vous mettiez un verbe au subjonctif alors qu'il
doit s'écrire à l'indicatif :
C'est à ce moment qu'il vint (ou qu'il vînt ?) Un bon moyen
d'éviter la faute : imaginez la phrase à un autre temps :
C'est à ce moment qu'il est venu (et non qu'il soit venu). Le verbe venir
doit donc être à l'indicatif.
Attention : après que entraîne toujours l'indicatif, jamais le subjonctif.
e). LA CONSTRUCTION DES PHRASES.Voici deux défauts assez
répandus, même chez ceux qui font profession d'écrire...
La phrase ambiguë
Rien n'est plus irritant que de lire une phrase qui peut avoir deux sens. On ne
sait lequel choisir et la compréhension en souffre. Voici quelques
exemples qui montrent cette négligence de construction.
Les professeurs ne donnent plus d'interrogations écrites aux
étudiants, si bien qu'ils ont moins de travail.
Qui ? les professeurs ou les étudiants ? Jean est allé à la
pêche avec Jacques et sa sœur. La sœur de qui ? de Jean ou de
Jacques ? Richard est au loin, Gérard ne pense qu'à lui.
Gérard est-il un altruiste ou un égoïste ?
La phrase bancale
C'est là une rupture de construction qui tend à se
répandre. Le premier membre de la phrase reste indépendant du
second, alors qu'il devrait lui être logiquement rattaché.
Ayant bourlingué sur toutes les mers, la navigation n 'a pas de secrets
pour lui. Il faut écrire :
La navigation n 'a pas de secrets pour lui puisqu 'il a bourlingué sur
toutes les mers. Ou :
Ayant bourlingué sur toutes les mers, il avait une parfaite connaissance
de la navigation.
4.Lettres d'Affaires.
Sous cette rubrique, on peut ranger toutes les lettres traitant
d'intérêts matériels, lettres entre commerçants,
entre particuliers et gens de loi; entre fournisseurs et clients,
propriétaires et locataires, employés ou ouvriers et patrons,
etc., etc. Ces lettres, plus que toutes les autres, doivent être nettes,
claires, dégagées de tout ce qui n'a pas trait à leur
objet. L'on doit n'y employer que des expressions d'usage courant; les
commencer et les terminer par les formules usuelles. C'est surtout avant de
commencer la rédaction de celles-là qu'on doit se bien
pénétrer de ce qu'on veut dire, afin d'y mettre tout ce qui est
nécessaire et rien au delà.
Talleyrand a dit : « Donnez-moi dix lignes de l'écriture d'un homme, et
je me charge de le faire pendre. » En effet, il est toujours possible de faire
ressortir d'une phrase, et à plus forte raison de toute une lettre, un
sens que l'auteur n'a pas voulu ou n'a pas cru y mettre. C'est pourquoi, en
écrivant des lettres de cette nature, il convient d'être
très circonspect.
Il sera prudent, dans beaucoup de cas, de lier la lettre qu'on écrit
à celle à laquelle on répond, en rappelant dans celle-ci
la substance de celle-là. De même, si ce que l'on écrit
fait suite d'une manière ou de l'autre à des missives
antérieures, il sera bon de rappeler la date de la dernière
envoyée pour la même affaire.
Si l'on écrit à un homme de loi pour plusieurs affaires
distinctes, on fera autant de lettres que d'affaires. Cette précaution
permettra au correspondant de classer chacune de vos communications dans le
dossier auquel elle se rapporte. Autrement, votre lettre commune serait
classée dans l'un quelconque des dossiers qui vous intéressent,
et, plus tard, on ne songerait peut-être pas à aller l'y chercher.
Si vous faites une commande, définissez exactement ce que vous voulez
qu'on vous livre; si c'est une réclamation, qu'elle soit formulée
en termes mesurés, car vous devez toujours supposer, jusqu'à
preuve du contraire, que l'erreur dont vous vous plaignez a été
commise de bonne foi.
En tous ces cas, abstenez-vous de faire « de la littérature ». A moins
qu'il ne s'agisse de solliciter un délai, de demander un service, plus
votre lettre sera sèche et nette, mieux cela vaudra. Mais il est bien
certain que si l'objet de votre lettre vous oblige à faire appel
à la générosité, à l'obligeance d'un
correspondant, vous devrez employer des termes propres à éveiller
en lui de l'intérêt pour vous.
5.Formules pour commencer les lettres d’affaires(Formules d’appellation).
A un fournisseur :
Monsieur ou Madame.
Monsieur X... ou Madame X...
Cher monsieur X... ou Chère madame X...
A un client :
Monsieur ou Madame.
Très honoré monsieur ou madame.
Monsieur et cher client. (Ne peut s'employer au
féminin que si le fournisseur est une dame.)
Entre commerçants :
Monsieur ou Monsieur A...
Cher monsieur ou Cher monsieur A...
Cher confrère ou Cher confrère et ami. ,
Messieurs ou Messieurs X... et Cle.
A un homme de loi :
Cher naître ou Mon cher maître.
Monsieur et cher maître ou Cher maître et ami.
Monsieur et honoré maître ou Monsieur et cher
maître.
A un responsable d’une institution, d’une association ou d’entreprise :
Monsieur le Directeur
Monsieur le Proviseur (Äèðåêòîð ëèöåÿ)
Monsieur l’Inspecteur
Monsieur le Secretaire general
Monsieur le Chef de Service
Monsieur le President;
A un elu :
Monsieur le Maire
Monsieur le Conseiller
Monsieur le Depute ;
A un avocat :
Maitre ;
A un professeur :
Monsieur, Madame;
A une personne qui a le meme rang que vous au plan professionnel :
Cher collegue,
Cher confrere (entre avocats, medecins, membres des professions liberales ).
A quelqu’un que vous connaissez assez peu :
Monsieur, Madame ;
A une personne avec qui vous avez des rapports cordiaux :
Mon cher ami
Cher ami
Mon cher Paul
Les mots Monsieur et Madame ne demandent pas l’emploi du nom.
6. Formules pour terminer les lettres d’affaires (Formules de politesse).
Ces formules changent, suivant le correspondant, sa position sociale, les
relations que l'on entretient avec lui, etc., etc.
Il va sans dire que l'on doit éviter, pour finir aussi bien que pour
commencer les lettres, les formules ou trop sèches, ou
obséquieuses, ou prétentieuses.
D’egal a egal :
Je vous prie d’agreer, Monsieur, mes salutations.
Je vous prie d’agreer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Recevez l’expression de mes sentiments distingues
A un superieur :
Je vous prie de croire, Monsieur.a l’expression de mon profond respect
Je vous prie d’agreer Monsieur. l’expression de mon profond respect
Je vous prie de croire, Monsieur.a l’expression de mes sentiments devoues
Je vous prie de croire, Monsieur. a l’expression de mon respectueux devoument
Je vous prie d’agreer Monsieur . l’expression de mes respectueuses salutations.
A un subordonne :
On ecrit Monsieur ou Cher Monsieur et on lui envoit l’assurance de ses
meilleurs sentiments.
On repete la formule d’appellation dans la formule de politesse :
Je vous prie d’agreer, Monsieur le Directeur, l’expression de mon respectueux
devouement.
7. L’enveloppe.
D’apres les instructions, la suscription de l’enveloppe doit contenir :
1. Le nom et le prenom du destinataire, le titre (facultativement). Si vous
ne connaissez pas le nom et le prenom
il faut ecrire sa quaite ou profession.
2. Son domicile : rue et numero.
3. L’index.
4. Le nom du departiment en France ou le nom du pays etranger.
Sur l’enveloppe il faut ecrire Monsieur et Madame. Si on s’adresse aux epoux-
Monsieur et Madame Duroy.
3. La conclusion.
Dans la conversation, il nous arrive de commettre des lapsus sans grande
importance. Nous nous reprenons aussitôt et notre interlocuteur, en
général, ne songe pas à nous faire grief d'une
bévue accidentelle, aussitôt rectifiée : les paroles
s'envolent !
Pour nos lettres, la question est bien différente. Notre missive une fois
expédiée, le mal est fait — si mal il doit y avoir. On nous
jugera sur ce que nous avons écrit et nous ne serons pas là pour
nous corriger ou pour expliquer ce que nous avons voulu dire. C'est notre
lettre qui s'exprimera en nos lieu et place et nous serons naturellement dans
l'impossibilité de modifier la mauvaise impression qu'elle aura faite.
Ainsi se trouveront trahis par négligence nos sentiments' profonds,
voire nos intérêts professionnels ou commerciaux : les
écrits restent !
4. La liste des ouvrages utilisés :
1. La bonne correspondance. Henri Fontenay. Editions Nathan, Paris,
France, 1996.
2. Le parfait secrétaire : correspondance usuelle, commerciale et
d’affaires. Louis Chaffurin. Librairie Larousse, Paris, France, 1954.
3. La correspondance de tout le monde. Lucien Hendebert. Editions Albin
Michel, Paris, France, 1982.
4. La correspondance personelle, administrative et commerciale. Odile
Grand – Clément Mikles, Paris, France, 1996.
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